Fête des rogations à Caudeval

Prière de supplication (« rogare » en latin signifie « demander »), les rogations se tiennent traditionnellement durant les jours qui précèdent l’Ascension. Au cours de processions dans les champs, il s’agit d’appeler l’aide de Dieu pour les récoltes à venir, par des prières, des chants, l’invocation des saints et l’écoute de la Parole de Dieu. C’est aussi une façon de confier à Dieu le travail de tous ceux qui travaillent la terre, les agriculteurs ayant, tout à la fois, une belle mission, celle de produire l’indispensable nourriture quotidienne, et un métier difficile. Ces prières sont encore l’occasion de nous souvenir que Dieu nous a établi responsable de la création… À ce propos, quelques mots de Benoît XVI :

 

« … La terre est un don précieux du Créateur, qui en a établi l’organisation intrinsèque, nous donnant ainsi les orientations auxquelles nous conformer en tant qu’administrateurs de sa création. C’est précisément à partir de cette conscience que l’Église considère les questions liées au thème de l’environnement et à sa sauvegarde comme intimement liées au thème du développement humain intégral…

 

Consciente de la responsabilité commune envers la création, l’Église n’est pas seulement engagée à promouvoir la défense de la terre, de l’eau et de l’air, données par le Créateur à tous, mais elle se dispose surtout pour protéger l’homme contre la destruction de lui-même. En effet, quand l’écologie humaine est respectée dans la société, l’écologie proprement dite en tire aussi avantage. N’est-il pas vrai que l’usage inconsidéré de la création commence lorsque Dieu est marginalisé ou lorsque l’on en nie l’existence même ? Si la relation de la créature humaine avec le Créateur disparaît, la matière est réduite à la possession égoïste, l’homme en devient l’ultime instance et le but de l’existence se réduit à une course effrénée à posséder le plus possible.

 

La création, matière structurée de manière intelligente par Dieu, est donc confiée à la responsabilité de l’homme, qui est en mesure de l’interpréter et de la remodeler activement, sans s’en considérer le maître absolu. L’homme est plutôt appelé à exercer un gouvernement responsable pour la conserver, la mettre à profit et la cultiver, en trouvant les ressources nécessaires pour une existence digne pour tous. Avec l’aide de la nature elle-même et avec l’engagement de son travail et de sa créativité, l’humanité est vraiment en mesure de remplir le grave devoir de remettre aux nouvelles générations une terre qu’elles aussi, à leur tour, elles pourront habiter dignement et cultiver encore… »

 

Benoit XVI, Audience du 26 aout 2009.