Paroisse des 17 clochers

Les premiers mots du Père Arfeux

Cette année, pour vous comme pour moi, la rentrée paroissiale exhale un parfum singulier. Un parfum qui fait naître, plus que d’habitude sans doute, des attentes nouvelles, des questions nombreuses et peut-être même quelques inquiétudes… Pour vous, il s’agit d’accueillir un nouveau curé : Qui est-il ? Comment célèbre-t-il la messe et les autres sacrements ? Comment prêche-t-il ? Quels sont ses projets ? Et bien d’autres questions encore… Pour moi, votre nouveau curé, il s’agit de découvrir la communauté chrétienne des ensembles paroissiaux de Fronton et Villemur-sur -Tarn : Qui sont-ils ? Quelles sont leurs attentes ? Comment vivent-ils leur foi ? Comment prépare-t-on les baptêmes et les mariages ? Comment le catéchisme est-il organisé ? Comment accompagne-t-on les familles en deuil ? Quels projets pour annoncer et entretenir le feu de l’Évangile ? Et bien d’autres questions encore…
Cette année, la rentrée paroissiale est placée sous signe de la rencontre et donc, d’une manière ou d’une autre, de la nouveauté. Laissons l’avenir le soin de nous en révéler les contours. Nous ferons, en effet, progressivement connaissance. Je voudrais tout simplement, en guise de premier pas, vous dire trois mots : « merci », « pardon » et « s’il te plait ». Ces trois mots informent chacune de nos prières. Ils sont aujourd’hui au coeur de la mienne comme je l’espère de la vôtre.
« Merci » d’abord. Non pas simplement parce que je suis bien élevé, mais bien plutôt parce que, comme l’affirme le pape François : « Un chrétien qui ne sait pas remercier est un chrétien qui a oublié la langue Dieu ». Oui, vraiment merci de m’avoir tous si bien accueilli. Ce « merci » s’adresse bien sûr à toute la communauté et peut-être aussi plus particulièrement au Père Joseph Dao et à ceux qui oeuvrent au sein de la paroisse à divers titres (catéchisme et aumônerie, préparation au baptême, secrétariat et comptabilité, accompagnement des familles en deuil, équipe d’animation pastorale, schola et chantres, organistes, préparation et ouverture des églises, etc.). Il y a là pour moi un profond motif d’action de grâce. Il est bon de porter ensemble la mission de l’Église selon nos vocations particulières, nos charismes et nos talents. Vous remercier est aussi pour moi l’occasion de remercier l’abbé Daniel Saphy. Sa mission accomplie parmi vous avec zèle me permet d’entrer paisiblement dans ma nouvelle charge de curé.
« Pardon » ensuite. Le mot vous surprendra peut-être. Il n’est pas temps de demander pardon car il n’y a rien à pardonner. Certes, mais cela pourrait arriver. Et si cela devait arriver, j’espère que nous saurions le faire, car « l’Église, pour être réconciliatrice, doit commencer par être une Église réconciliée ». Et Jean Paul II de poursuivre : « Il y a, sous-jacente à cette affirmation simple et linéaire, la conviction que l’Église, pour annoncer la réconciliation au monde et la lui proposer toujours plus efficacement, doit devenir toujours davantage une communauté (fût-ce le « petit troupeau » des premiers temps) de disciples du Christ, unis dans l’effort pour se convertir continuellement au Seigneur et vivre comme des hommes nouveaux dans l’esprit et la pratique de la réconciliation. »
« S’il te plaît » enfin. J’ose aujourd’hui cette prière avec les mots de Benoît XVI : Que notre paroisse soit « comme l’oasis où s’arrêter pour goûter la joie de la rencontre et étancher notre soif de Dieu. » Que notre paroisse soit donc comme une oasis où la vérité de l’Évangile est enseignée et écoutée, la grâce des sacrements offerte et reçue dans de belles liturgies, la charité fraternelle comme l’attention au plus petit pleinement vécue. Qu’elle soit, en un mot, une communauté. Une communauté fervente : ferme dans la foi et unie dans la charité pour offrir au monde le témoignage joyeux de l’espérance. Car ne l’oublions pas, si nous sommes disciple c’est pour être missionnaire. Et l’on ne peut pas être disciple sans être missionnaire. Nous sommes, selon l’heureuse expression de François, des « disciples-missionnaires ». Notre Église est, comme l’affirme notre archevêque dans sa récente lettre pastorale, « une famille de Dieu envoyée en mission ». Comme l’oasis est une étape où le voyageur se repose et se restaure afin de poursuivre sa route, la paroisse doit être un lieu où le disciple, en famille, s’abreuve à la Source de la Vérité et de la Vie, afin d’être, en famille, le missionnaire qui indique dans le monde le Chemin qui conduit à Dieu.
Voilà chers fidèles paroissiens mes trois premiers mots. Il y en aura certainement d’autres. Probablement de nouveaux. Ceux que l’Esprit Saint aura soufflés à notre communauté… Pour l’heure, je me confie à vos prières et nous confie tous à la prière de la Vierge Marie, Mère de l’Église. Puisse-t-elle nous aider à être pour Dieu et dans ce monde la bonne odeur du Christ.
Abbé Jean ARFEUX